2. Le ton vif et naïf: Marivaux tenait beaucoup à un jeu naturel spontané, qu'incarnait parfaitement son actrice Sylvia Benzotti, l'actrice phare de la troupe italienne qui jouait à Paris. En quelque sorte, les pièces de Marivaux ont été écrites pour cette actrice comme une déclaration d'amour. Cette Sylvia savait parfaitement donner l'illusion sur scène du naturel. La didascalie « d'un ton vif et naïf », cache donc une véritable esthétique théâtrale opposée au jeu parfois affecté de la comédie française. Cette didascalie prouve qu'à ce moment de la pièce seulement Araminte se révèle et que ses sentiments parlent. Explication linéaire n°10 : Acte III, scène 12, Les Fausses Confidences, Marivaux. L'amour parle à ce moment-là, il est le maître comme l'annonçait Dubois à la scène I, 2: « quand l'amour parle il est le maître, et il parlera ». Les barrières sociales sont oubliées un instant et ne pourront plus revenir, elles sont laminées par la parole. Remarquons ici le caractère... Uniquement disponible sur
Vous donner mon portrait! Songez-vous que ce serait avouer que je vous aime? Que vous m'aimez, Madame! Quelle idée! qui pourrait se l'imaginer? ARAMINTE, d'un ton vif et naïf. Et voilà pourtant ce qui m'arrive. DORANTE, se jetant à ses genoux. Je me meurs! Je ne sais plus où je suis. Modérez votre joie; levez-vous, Dorante. DORANTE, se lève, et tendrement. Je ne la mérite pas; cette joie me transporte; je ne la mérite pas, Madame: vous allez me l'ôter; mais, n'importe, il faut que vous soyez instruite. ARAMINTE, étonnée. Comment! que voulez-vous dire? Acte 3 scène 12 les fausses confidences. Dans tout ce qui s'est passé chez vous, il n'y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j'ai fait. Tous les incidents qui sont arrivés partent de l'industrie d'un domestique qui savait mon amour, qui m'en plaint, qui par le charme de l'espérance du plaisir de vous voir, m'a, pour ainsi dire, forcé de consentir à son stratagème: il voulait me faire valoir auprès de vous. Voilà, Madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me permettent pas de vous cacher.
Il est primordial que l'émotion des deux personnages soit audible. Ainsi, l' adjectif: « ému(e) », répété quatre fois, l' adverbe: « plaintivement » et le CC de manière: « avec émotion » précisent qu'Araminte et Dubois doivent laisser transparaître au cours de leurs répliques les sentiments qui les animent. De plus, le participe présent: « se jetant à ses genoux » implique, de la part de Dorante, un déplacement sur scène, bien marqué, traduisant son désarroi. Commentaire rédigé les fausses confidences extrait acte 3 scene 12 - Commentaire de texte - Kikokikokiko. Lorsque la didascalie précise: « se lève et dit tendrement », le spectateur peut comprendre que son désespoir se dissipe car Araminte vient de déclarer son amour. De la sorte, les didascalies tendent à révéler les émotions des protagonistes. Cet émoi, en plus d'être partagé, est rendu visible par le jeu des comédiens, jeu sur lequel repose la tension dramatique. II/ Le temps des aveux a/ Un aveu amoureux progressif La première partie de la scène se caractérise par un dialogue qui piétine. En effet, les deux personnages ne savent comment aborder la question de leurs sentiments et font référence à des sujets secondaires, peu essentiels à l'action.
Uniquement disponible sur